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Le drapeau chilien ondoie tandis q’un groupe d'avions survole le palais de La Moneda le jour du Bicentenaire. Photo AP
"La célébration du 18 septembre est semblable aux carnavals des autres pays", décrit le chroniqueur Oscar Contardo, cité par le site Internet du journal chilien El Mostrador, ce jeudi.
200 ans après que la Première Junte Nationale du Gouvernement est arrivée au pouvoir, le Chili va vivre au rythme de cet événement durant quelques jours, avec des festivités variées à la clé (parades militaires, concerts, jeux traditionnels, etc.). Mais à la différence du Mexique où le président Felipe Calderon n'a offert à ses concitoyens qu'une fête traditionnelle du "Grito" dénuée de référence politique, le pouvoir chilien élu cette année compte bien profiter de l'événement pour asseoir sa popularité.
Enfin tous les Chiliens, ou presque. Puisque cette année, c'est dans une ambiance morose que prend place ce moment. Le pays se trouve en effet au devant de la scène médiatique: le sort des 33 hommes pris au piège d'une mine de San José tient en haleine le monde entier.
Le président Sebastian Piñera espérait que ces mineurs, emprisonnés sous la terre chilienne depuis le mois d'août, seraient remontés à la surface pour le bicentenaire. Mais aucune solution d'urgence n'a été trouvée. Alors que l'un d'entre eux a déjà raté la naissance de son troisième enfant, à la surface, les "33" passeront les festivités au fond de la mine. Ils devront patienter encore jusqu'à mi-novembre, au moins, avant de pouvoir regagner la terre ferme.
Malgré leur isolement, ils sembleraient pourtant bien sensibles à l'esprit du bicentenaire. Et régulièrement depuis que le contact a été rétabli avec le monde extérieur, ils entonnent... l'hymne chilien. "Y a t-il un acte plus patriotique que le fait de chanter avec force et émotion son hymne national", alors qu'on apprend que le monde entier se trouve à notre chevet? C'est la question posée ce jeudi par le site Internet du journal chilien La Cuarta .
Merci les mineurs!
Selon ce journal, l'initiative des mineurs devrait pousser le gouvernement à organiser une reprise à l'unisson de cet hymne national, ce samedi. L'affaire des "33" pourrait même arranger ses affaires.
Selon un sondage réalisé par Adimark et publié le 1er septembre, il semblerait que la cote de popularité du président chilien, Sebastian Piñera, n'ait jamais été aussi haute. Merci les mineurs! Alors qu'en août le président enregistrait un taux de satisfaction de 46%, celui-ci a été revu à la hausse début septembre (56%). Cela représente son plus haut résultat depuis son élection, le 11 mars dernier. Une hausse attribuée en grande partie à son rôle dans la mise en place des procédures de secours.
Mais il n'est pas le seul à tirer bénéfice de cette situation. Son ministre des Mines, Laurence Golborne, connaît un taux de popularité sans précédent. Lui aussi a su montrer ses compétences dans la gestion des opérations, ainsi que sa volonté de rester proche des familles des "33" et des équipes de travail. Ce sondage révèle que quelques semaines avant cet incident, Laurence Golborne était le ministre le plus méconnu du cabinet du président: 16% seulement des sondés avouaient avoir entendu parler de lui. Le chiffre a grimpé jusqu'à 51% en août. Et 78% des sondés estiment qu'il a bien géré cette situation de crise.
Que Piñera et Golborne en profitent... Car dans quelques semaines, les "33", des inconnus dont le sort a provoqué une vague d'empathie dans le pays, devraient revoir la lumière du jour. Et risquent bien de leur voler la vedette.