"Nous sommes disponibles pour tous les contacts nécessaires et pour faciliter une rencontre", a déclaré le président de Conférence épiscopale Alejandro Goic. Il a appelé les Mapuche à "cesser leur grève de la faim" et le gouvernement "à adopter les mesures légales concrètes pour résoudre le conflit".
Un groupe de 22 détenus Mapuche, la première ethnie indienne du Chili (6% de la population), a lancé début juillet une grève de la faim, pour réclamer le retrait d'une loi antiterroriste datant de la dictature (1973-1990). Douze autres se sont joints progressivement au jeûne.
Les grévistes prennent des liquides, mais plusieurs d'entre eux ont déjà fait des allers-retours à l'hopital.
La législation antiterroriste permet notamment d'allonger la détention préventive, d'alourdir les peines, de citer des témoins anonymes. Elle concerne directement les Mapuche, puisqu'une centaine d'entre eux sont en détention, pour la plupart depuis une vague de violences et d'occupations de terres en 2008-09.
Un jeune militant avait été tué par la police lors de ces heurts.
L'intervention de l'Eglise répond à un appel du président Sebastian Piñera, dont le gouvernement est désemparé face à la poursuite de ce jeûne, malgré l'annonce la semaine dernière par le ministre de l'Intérieur d'une révision de la loi antiterroriste au Parlement.
Piñera a exhorté les grévistes à cesser leur mouvement, tout en dénonçant la grève de la faim comme "un instrument illégitime de pression en démocratie".
Les Mapuche les plus militants réclament un degré d'autonomie dans l'Araucanie (sud) et la restitution de terres "ancestrales" prises par l'Etat à la fin du XIXe siècle et cédées au secteur privé. Plus de 6O0.000 hectares ont été restitués depuis 1994, chiffre insuffisant selon les Mapuche.