Le projet de loi, qui sera déposé au Parlement la semaine prochaine, vise a "renforcer la lutte contre les actes terroristes, mais aussi à définir de matière appropriée la qualification pénale de terrorisme", a déclaré le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter, jugeant l'actuelle définition "très large".
Le ministre a annoncé un projet de loi distinct pour "réformer et délimiter le fonctionnement de la justice militaire", réforme qui pourrait aussi concerner les inculpés Mapuche, lesquels, en l'état actuel de la législation, peuvent se voir condamnés deux fois, par les justices civile et militaire.
Hinzpeter n'a pas donné de détails quant aux modifications prévues, mais il a assorti son annonce d'un appel aux Mapuche à cesser leur grève de la faim. "La grève de la faim met en péril leur vie, et la vie est la valeur la plus importante à protéger", a-t-il déclaré à la presse au Palais présidentiel.
Trente-deux Mapuche, la plus importante minorité indienne du Chili (6%), se sont progressivement mis en grève de la faim entre mi- et fin juillet pour exiger le retrait de la loi antiterroriste, qui permet notamment d'allonger la détention préventive, d'alourdir les peines, de citer des témoins anonymes.
La frange militante des Mapuche réclame un degré d'autonomie pour leur communauté et la restitution de terres "ancestrales" dans l'Araucanie (sud), prises par l'Etat à la fin du XIXe siècle et cédées au secteur privé forestier ou agricole. Plus de 600.000 hectares ont été restitués depuis 1994, un chiffre insuffisant selon les Mapuche.
Une centaine de Mapuche sont actuellement détenus, la plupart depuis une vague de violences et d'occupations de fermes en 2008-2009, au cours desquelles un jeune militant avait été tué par la police.