Oui, ce mouvement de protestation entre dans sa quatrième semaine ! Au départ, deux histoires, les histoires de trop qui ont fait déborder la coupe. Fin avril d’abord, dans la ville du sud de Valdivia. Un professeur de l’Université Australe soupçonné de harcèlement sexuel est renvoyé mais sans sanction, plutôt avec une belle prime de licenciement. Pour les étudiantes ça ne passe pas. Dans cette fac, on compte plus de 100 signalements, et jamais aucune sanction pour les agresseurs. Puis dans la foulée, les étudiantes de la fac de droit de l’Université du Chili, à Santiago, se mobilisent. Voilà huit mois qu’une enquête interne traîne contre un professeur accusé de harcèlement. Plus de 20 plaintes sont déposées, et le prof est sanctionné pour une simple faute administrative.
Et le mouvement a pris de l’ampleur, au point de devenir "national". Que demandent les étudiantes ?
La fin de l’impunité. Ces jeunes femmes veulent qu’un protocole soit mis en place, qui s’imposerait dans tous les établissements en cas de harcèlement sexuel. Un protocole qui prévoirait des sanctions contre les coupables. Elles demandent aussi que les dirigeants, dans les facs, ne soient pas que des hommes blancs de plus de 50 ans comme c’est majoritairement le cas aujourd’hui. Enfin, que les enseignements soient féminisés, avec par exemple l’introduction de problématiques de genre dans différentes matières. Bref, que le problème du sexisme soit posé dans toutes ses dimensions.
Ce qu’elles souhaitent en fait, c’est une large évolution des mentalités…
C’est ça. On a l’impression que ces histoires de harcèlement ont servi de révélateur, et ont permis l’expression plus large d’un véritable ras-le-bol. Les slogans qui s’affichent sur les bâtiments sont très clairs : "On est fatiguées des violences contre les femmes" ou encore "Etat patriarcal, nous allons t’avorter". Les étudiantes dénoncent une société traditionnelle et machiste où les violences contre les femmes sont souvent banalisées. Une étude réalisée entre 2004 et 2017 montrait que plus des trois-quarts des Chiliennes percevaient une augmentation de ces violences. Et 90% d’entre elles avaient déjà dû faire face à au moins une situation de harcèlement sexuel.
On va au Japon maintenant pour découvrir une application surprenante de l’intelligence artificielle. Bernard Delattre, vous êtes à Tojyo pour Europe 1. Les scientifiques japonais essaient d’utiliser l'intelligence artificielle pour écrire des "haikus", c’est-à-dire des poèmes traditionnels ?
Oui les haikus sont de tout petits poèmes, que les Japonais adorent. Leur but, c'est en trois petites phrases et 17 syllabes précisément, de traduire de manière très visuelle une émotion fugace, née de la contemplation de la nature à une saison donnée. Je vous donne quelques exemples de haikus célèbres : "Oh une luciole qui vole/je voulais crier 'regarde !'/mais j'étais seul." Celui-ci évoquait donc l'été. Ou : "Combien aimée/l'odeur de la terre/l'automne avec ses pins." Ou celui-là, pour l'hiver : "Le corbeau d'habitude je le hais/mais tout de même, ce matin/sur la neige !"
C'est si joli qu'on se demande un peu comment des ordinateurs pourraient faire aussi bien !
Oui et pourtant, des scientifiques d'une grande université japonaise essaient de formater une intelligence artificielle qui créerait les haikus idéaux : les plus beaux, les mieux rythmés, les plus évocateurs. A ce stade, seuls 5% de leurs "haikus électroniques", entre guillemets, sont considérés comme parfaits. Donc il y a encore de la marge avant que le logiciel remplace le poète. Mais, pour les chercheurs, c'est un bon début !
La poésie est très présente dans la vie des Japonais ?
Ah oui, les haikus sont le hobby de beaucoup de Japonais – de personnes âgées, notamment. Un peu comme si des millions de Français rédigeaient des alexandrins pendant leur temps libre. Ici, il y a des magazines de haikus et des concours annuels qui remportent un grand succès. A la campagne, le long de sentiers de randonnée, vous avez des "boîtes à haikus" où les promeneurs glissent les vers qu'ils viennent d'écrire en ressentant une émotion face à un paysage. Et, en ville, figurez-vous qu'on trouve même des "bars à haikus". Le client écrit son petit poème, et ensuite on lui sert un cocktail dont les couleurs épousent parfaitement les teintes de la scène et de la saison qu'il a décrites dans son haiku.
En bref, le pape François revend sa Lamborghini !
Mis aux enchères et vendu samedi, à Monaco, ce coupé blanc avec des liserés dorés était estimé entre 250.000 et 350.000 euros. Forcément béni et signé sur le capot par le pape François en novembre dernier. Et la voiture s’est bien vendue, 715.000 euros (hors TVA) ! Une jolie somme, qui servira notamment à financer un projet de reconstruction d'habitations, de lieux de culte et de structures publiques en Irak, dans la plaine de Ninive pour aider les chrétiens chassés par la guerre à "retrouver leurs racines et leur dignité", explique le Vatican.
Une bière au cœur d’une brouille entre l’Allemagne et l’Arabie Saoudite.
A quelques semaines de la Coupe du monde, une brasserie allemande a imprimé le drapeau des 32 pays participant à la compétition sur les capsules de ses bouteilles. Le coup de pub a frisé l’incident diplomatique, l’Arabie Saoudite prenant ça comme une provocation. Sur les conseils de la police et des services du renseignements intérieur allemand, la brasserie a décidé de retirer les lots déjà livrés. Même si le drapeau saoudien n’apparaissait que sur une bouteille sur 171.
Sophie LARMOYER