vendredi 10 mai 2019

TRÈS ÉMUE, RAQUEL GARRIDO RACONTE LES DRAMES DE SA FAMILLE SOUS LA DICTATURE AU CHILI



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CAPTURE D'ÉCRAN
Raquel Garrido est apparue très émue dans «Complément d'enquête» jeudi en parlant du passé de sa famille sous la dictature de Pinochet, au Chili.
Raquel Garrido est née en 1974 au Chili, quelques mois après le coup d’État de Pinochet. Après avoir été emprisonnés à cause de leurs idées politiques, ses parents ont fuit le pays en 1975 pour le Canada, puis la France et le Brésil. « J’ai failli ne pas naître en fait parce que ma mère, qui était une jeune partisane de Salvador Allende, s’est retrouvée prise en prison, dans les rafles de la jeunesse après les journées de septembre 73», a-t-elle confié dans le numéro de «Complément d’enquête» diffusé jeudi et intitulé «Criminels de guerre : la longue traque». « Ma mère était enceinte, précise-t-elle. Quand on sait ce qui a été fait aux femmes en prison à cette époque-là (…) J’ai 45 ans aujourd’hui et c’est 45 ans de rab. Ce n'était pas évident que je naisse », a-t-elle encore confié avant de raconter que deux de ses tantes se sont exilées au Danemark, notamment une, qui avait été livrée avec des camarades de classe par le proviseur de leur lycée de Valparaíso aux milices de Pinochet. L’histoire de ces lycéennes est racontée dans un livre que Raquel Garrido «n’arrive pas encore à lire ». « Ces filles, on sait qu’on leur a mis des rats dans le vagin, on les a violées, elles ont été traitées de façon totalement inhumaines », a-t-elle dénoncé sur France 2, les larmes aux yeux.

La quête de justice de Raquel Garrido


L’avocate regrette que ces faits n’aient pas été «établis, revendiqués et punis». «Parce que c’est ça qui est terrible avec le Chili. C’est qu’en fait, chacun est livré à l'histoire de sa famille mais pour l’instant la justice n’a pas été faite dans le sens où on n’a pas dit "Ça c’était bien et ça c’était mal. C’est ceux qui ont fait le coup d’Etat qui ont tort. C’est eux qui ont violé les droits fondamentaux et la liberté"». Elle place désormais sa confiance entre les mains des nouvelles générations chiliennes pour défendre et représenter une «exigence de vérité et de justice».

Après la diffusion de son témoignage, Raquel Garrido a reçu des messages de soutien, qu'elle a relayés sur son compte Twitter. Elle a notamment répondu à un internaute qui a été ému par ses paroles. «J’aurais pu en parler encore plus longtemps. Le passage sur mon oncle Mauricio qui était à Villa Grimaldi a malheureusement dû être coupé», a-t-elle dit avant de promettre de «continuer de témoigner».