vendredi 17 mai 2019

IAN BROSSAT, UN RÊVE TOUT ROUGE


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IAN BROSSAT À MARSEILLE, LE 5 FÉVRIER 2019.
 PHOTO OLIVIER MONGE.  
Alors que l’élection européenne approche, la tête de liste du PCF est en dynamique. Jeudi soir, en meeting à Paris, il a demandé aux militants de se retrousser les manches afin de convaincre maximum de monde pour dépasser la barre des 5 %.
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Parfois, en politique, certaines histoires s’emballent à grande vitesse. Un détail et tout s’accélère. Par exemple, Ian Brossat. Après un débat télévisé convaincant, la tête de liste du PCF aux européennes est une tendance qui ne cesse d’être en hausse. Les communistes ne jurent que par lui. Une partie de la gauche le guette avec un joli regard. Le tout ne forme pas une force capable de rivaliser avec les grands. L’importance est ailleurs : après des années à l’ombre, le PCF respire de nouveau. Le parti de la Place du Colonel-Fabien vise la barre des 5%, le score minimum pour envoyer des députés à Strasbourg. Une mission pas impossible.
« IAN BROSSAT : CLIP OFFICIEL DE CAMPAGNE»
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«Nous sommes des biolcheviques»


Jeudi soir : la foule prend place lentement, à l’intérieur du gymnase Japy, pour le dernier grand rendez-vous de la campagne à Paris. Les organisateurs, gourmands en chiffres, annoncent 2 000 personnes. Des drapeaux rouges, des sourires. On échange avec quelques connaissances. Le foot se mêle à la politique et une comparaison tombe : Ian Brossat, le Benjamin Pavard (champion du monde de foot) de la compétition. Le gars que personne n’attendait à ce niveau et qui s’impose au fil des jours.

Sur scène, on a eu le droit un spectacle de Fabien Roussel. Des blagues en cascade. Parfois très drôle, d’autres fois un peu moins. Qu’importe, la foule apprécie. Le chef des communistes a également évoqué «la colère exprimée dans le pays», celle de personnes qui «rêvent» d’une vie meilleure. Le rouge n’oublie pas le vert. «Pour faire de l’écologie il faut rompre avec le capitalisme. Et ça ne sert à rien d’habiller les discours en vert : il faut être écologique. Nous, nous sommes écolo-coco, nous sommes des biolcheviques», souffle l’inspiré Roussel. Le moment tant attendu arrive après 21 heures : Ian Brossat est face aux militants. Une standing-ovation alors qu’il n’a pas encore prononcé le moindre mot.

«Curiosité»


Les temps changent. En novembre, lors du congrès du PCF, l’adjoint au maire d’Anne Hidalgo n’avait pas eu le droit à un accueil enflammé, seulement correct, lors de son discours. Six mois plus tard, c’est le chouchou des rouges. Sur scène, après plusieurs tacles à destination de La République en Marche, la tête de liste demande aux présents de se retrousser les manches dans la dernière ligne droite, de convaincre les électeurs, un à un, afin de poursuivre sa remontée. «Nous devons tout faire pour réaliser un beau résultat, quelque chose est en train de se passer et nous pouvons être la surprise de l’élection», argumente-t-il. Les discours s’achèvent. La foule se mélange. Le père de Fabien Roussel s’approche fait une bise à son fiston, le félicite pour sa prestation.

Pierre Laurent est également dans les parages. L’ancien chef du PCF dit : « Avec Yann, je savais que ça allait marcher parce qu’il porte un discours clair. Aujourd’hui, nos militants sont heureux de faire campagne à ses côtés et ça dépasse le PCF, toute une partie de la gauche nous regarde avec curiosité. » Les petites mains de la campagne se frottent toutes les yeux, des lustres qu’elles n’avaient vécus un moment avec une telle «énergie», disent-elles. Une militante : « Je ne sais pas quel sera notre score, mais si on atteint seulement 4 % ce n’est pas très grave, quelque chose a changé.» Ian Brossat n’est pas vraiment de cet avis : «Je ne fais pas tout ça pour avoir l’étiquette du beau perdant, je ne me résous pas à ça. » La course contre la montre est engagée.