mardi 12 octobre 2010

Ce qui attend les mineurs chiliens à la sortie

Cette remontée devrait prendre moins de 15 minutes par mineur, mais la préparation de chaque va-et-vient amène les autorités à parler d'une heure environ par mineur, soit, de un jour et demi à deux jours pour l'ensemble de l'opération. Chaque mineur portera des électrodes suivant en permanence fréquence cardiaque, respiratoire, ventilation, consommation d'oxygène, température. En cas de problème, il pourra détacher l'habitacle de la nacelle, et redescendre en douceur.

L'ordre de sortie des mineurs ne sera pas rendu public, mais les autorités ont indiqué qu'un groupe de quatre à cinq mineurs jugés «plus habiles» sortiraient en premiers. Ils seront suivis d'une dizaine de mineurs jugés plus faibles physiquement ou psychologiquement et enfin des plus forts, capables de supporter une attente prolongée.

Les «33» subiront un examen médical dès leur retour à la surface et pourront rencontrer leur famille proche, avant d'être transférés dans un hôpital de Copiapo, à moins d'un quart d'heure d'hélicoptère, où ils séjourneront deux jours pour des examens poussés, sauf complication. Il leur restera à faire face à l'immense pression médiatique suscitée par ce sauvetage inespéré.

1700 médias accrédités se trouvent déjà sur place, un chiffre qui pourrait encore augmenter. Depuis la découverte en août du fameux mot «Nous allons bien, les 33 dans le refuge», l'emballement pour les «miraculés» n'a pas cessé de croître. Florilège des initiatives.

Une livraison de maillots de foot

Franklin Lobos, 55 ans, conducteur d'engins et ancien footballeur - il avait porté le maillot de l'équipe du Chili dans les années 90 - a éveillé les consciences dans le monde du foot. Les mineurs ont ainsi reçu les maillots dédicacés de l'équipe du Chili et du Real Madrid. Le club espagnol a même invité les 33 à venir voir un match au stade Santiago Bernabeu quand ils seront sortis.

Il a également publié sur son site des photos de l'entraîneur portugais José Mourinho et des stars de l'équipe, Cristiano Ronaldo, Iker Casillas ou encore Sergio Ramos, en train de signer les maillots, évidemment floqués du numéro 33.



Début septembre, le champion du monde David Villa avait envoyé deux maillots dédicacés de son club, le FC Barcelone, pour témoigner de son soutien en tant que fils de mineur. A noter que le club anglais de Manchester United a lui aussi invité les rescapés à assister à une de ses rencontres, dans le stade d'Old Trafford.

Porte-bonheur?

33 chapelets bénis par Benoît XVI ont été envoyés par le Vatican à chacun des mineurs.

PSP et autres Ipods

Sony avait eu la primeur de la publicité gratuite. Fin août, quelques consoles portables de jeux vidéo (des PSP) avaient été remises aux mineurs, avant que les médecins ne décident de leur retirer, afin d'éviter tout réflexe d'isolement. Quelques semaines plus tard, Steve Jobs, jamais en reste d'un bon coup marketing, a remis au président chilien Sebastian Piñera 33 Ipods. Mais aux mêmes maux, les mêmes effets: les mineurs ne verront pas la couleur des lecteurs MP3 du patron d'Apple avant leur sortie de terre.

La «Schramm T-130», cette héroïne

REUTERS/Mariana Bazo

L'excavateur qui a percé le puits de secours a quitté lundi la mine de San José sous les acclamations et quelques larmes des familles des mineurs. La machine s'est frayée un passage entre les journalistes, protégée comme une star de cinéma par les policiers, deux jours après avoir réussi la jonction, à 622 m de fond, avec les mineurs prisonniers.

Emplois, dons, interviews

Le quotidien canadien Globe and Mail recense les nombreuses propositions que vont recevoir les rescapés. Le magnat chilien Leonardo Farkas a ainsi offert 10.000 dollars à chacun des 33, alors que certaines chaînes de télévision négocieraient des interview exclusives pour plus de 400.000 dollars. Sans parler des centaines d'offres d'emplois...