Le gouvernement entend "envoyer un signal" aux manifestants qui depuis cinq jours bloquent les axes routiers dans la région de Magallanes, l'entrée de l'aéroport de Punta Arenas, capitale régionale de 140.000 habitants, et l'accès à son port, a expliqué à Santiago le ministre de l'Intérieur et N.2 du gouvernement, Rodrigo Hinzpeter.
Certains actes ont "dépassé le cadre de la protestation citoyenne légitime", a justifié M. Hinzpeter, s'en prenant notamment à des élus locaux "irresponsables" qui, selon lui, encouragent les manifestants.
Ceux-ci protestent contre la décision de l'Etat d'augmenter de 17% le prix du gaz, un thème ultra-sensible dans cette région subpolaire, pour le rapprocher des tarifs en vigueur dans le reste du Chili. Des tentatives de compromis, portant sur une hausse graduée, ont jusqu'à présent échoué.
Le ministre a également annoncé que des poursuites judiciaires allaient être engagées.
Les incidents autour des manifestations ont fait deux mort mercredi, deux femmes renversées par une voiture qui tentait de forcer une barricade. Au moins 34 personnes ont par ailleurs été arrêtées après des heurts avec la police.
Quelque 2.000 touristes argentins étaient toujours bloqués dimanche à Punta Arenas, située à 3.000 km au sud de Santiago et près du parc naturel de Torres de Paines.
La crise du gaz dans le sud a couté son poste au ministre de l'Energie Ricardo Raineri, l'un de quatre ministres remplacés lors d'un remaniement vendredi.
Le gaz est un produit vital --et de ce fait largement subventionné par l'Etat-- pour le chauffage et les transports dans cette région froide balayée par les vents, qui borde le détroit de Magellan, point de passage entre l'Atlantique et le Pacifique.