Le ministre de l'Energie, Laurence Golborne, a annoncé, au terme de 48 heures de tractations avec divers secteurs sociaux de Punta Arenas, à 3.000 km de Santiago, qu'un compromis était intervenu sur une hausse de 3% des prix du gaz, pour les rapprocher légèrement des tarifs en vigueur dans le reste du Chili.
Il coûtait jusqu'ici huit fois moins cher que dans le reste du pays, mais cette région subpolaire, où le gaz sert toute l'année pour le chauffage et les transports, est aussi la deuxième plus chère du Chili après Santiago.
Le vice-ministre de l'Interieur Rodrigo Ubilla a précisé que l'accord prévoyait une aide "à quelque 18.000 familles vulnérables de la région en 2011" pour compenser l'effet de la hausse.
La région de Magellanes dans la Patagonie chilienne était mobilisée depuis deux semaines, et en grève depuis sept jours, pour protester contre une hausse prévue de 17% du prix du gaz, thème ultra-sensible dans cette région où la température atteint au maximum 15 degrés en été.
Les incidents autour des manifestations ont fait deux morts, deux femmes renversées par une voiture sur une barricade, mercredi dernier lors de la journée la plus tendue.
Depuis le début du mouvement, quelque 200 personnes ont été arrêtées. Les barrages sur des axes de communication ont en outre bloqué des milliers de touristes, d'Argentine voisine surtout, jusqu'à ce week-end.
La tension dans la région avait amené le gouvernement chilien à invoquer dimanche une "loi de sécurité" datant de la dictature (1973-90), qui autorise l'intervention de l'armée le cas échéant pour maintenir l'ordre public et prévoit l'alourdissement d'éventuelles condamnations.