mercredi 10 octobre 2018

ILS N’ONT PAS HONTE !. GLOIRE ET HONNEUR POUR UN TORTIONNAIRE


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JULIO CASTAÑER GONZALEZ  PRINCIPAL ACCUSÉ DE
« L’AFFAIRE DES BRÛLÉS » DE LA DICTATURE DE PINOCHET,
AU CHILI, A DÉFILÉ DANS UNE PARADE MILITAIRE.
PHOTO EL DÍNAMO
 
Julio Castañer, principal accusé de « l’affaire des brûlés » de la dictature de Pinochet, au Chili, a défilé dans une parade militaire.
JULIO CASTAÑER GONZALEZ
À l’extrême sud du Chili, à Punta Arenas exactement, « les vétérans » de 1978 ont arboré leurs plus beaux habits militaires pour défiler, dimanche, à l’occasion du quarantième anniversaire du conflit du Beagle. Cette année-là, alors que le pays vit sous la terreur du dictateur Pinochet, Santiago et Buenos Aires avaient bien failli en venir aux armes. La commémoration a donné lieu à une parade très solennelle. Mais quelle ne fut pas la stupeur de personnes averties de voir au milieu de cette cérémonie très solennelle le colonel Julio Castañer. Ce sinistre personnage est l’un des principaux responsables du « Caso quemados».

UNE DE LA PRENSA AUSTRAL
À l’époque, l’affaire des brûlés avait soulevé une vague d’indignation mondiale. Le 2 juillet 1986, Rodrigo Rojas de Negri et Carmen Gloria Quintana sont dans la capitale ; ils suivent la grève générale contre la dictature. Ils sont alors arrêtés par des militaires. Le photographe et l’étudiante, respectivement âgés de 19 ans et 18 ans, sont bousculés, puis frappés à mort. Leurs bourreaux s’acharnent. Ils les aspergent d’essence avant de craquer une allumette. Les sadiques ricanent devant ces torches humaines. Les croyant morts, les militaires les abandonnent dans un terrain vague. Sauvés in extremis, Carmen et Rodrigo sont hospitalisés dans un état grave. Le jeune homme mourra quelques jours plus tard. Sa compagne d’infortune est défigurée à vie.

En 1993, après le retour d’une démocratie toujours atrophiée, le capitaine Pedro Fernández Dittus est condamné à une peine dérisoire. Il faudra attendre 2015 pour que la justice chilienne rouvre l’affaire et inculpe sept militaires suite au témoignage d’un des leurs, Fernando Guzman. Il accuse formellement Julio Castañer d’être l’auteur matériel des odieux sévices endurés par Carmen et Rodrigo. Même en apparat, un tortionnaire reste un tortionnaire.