mardi 23 octobre 2018

AU CHILI, L’INDEMNISATION DES VICTIMES D’ABUS SEXUELS PAR L’ÉGLISE SERAIT ENCORE « À L’ÉTUDE »

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JOSE ANDRES MURILLO (À GAUCHE) ET JAMES HAMILTON (À DROITE),
VICTIMES D’ABUS SEXUELS PAR LE PRÊTRE FERNANDO KARADIMA
LORSQU’ILS ÉTAIENT MINEURS.
PHOTO  ALBERTO VALDÉS 
Annoncée par la presse chilienne, l’indemnisation par l’Église catholique de trois victimes d’un prêtre condamné pour abus sexuels n’a pourtant pas encore été décidée par la justice, selon le démenti d’un juge de la Cour d’appel de Santiago, en charge de l’affaire.
Marie Malzac 
JUAN CARLOS CRUZ, VICTIME DU
PÈRE FERNANDO KARADIMA AU VATICAN
«Le dossier est toujours à l’étude, nous n’avons pas encore voté. » C’est ce qu’a assuré dans un entretien accordé lundi 22 octobre au quotidien chilien El Mercurio le juge Miguel Vázquez, président de la Neuvième Chambre de la Cour d’appel en charge de la plainte déposée par trois victimes de Fernando Karadima, un ancien prêtre condamné pour de très nombreux abus sexuels.

La veille, Juan Carlos Cruz, José Andrés Murillo et James Hamilton avaient pourtant affirmé avoir obtenu gain de cause, ajoutant que des dommages et intérêts à hauteur de 450 millions de pesos, soit 585 000 €, devaient leur être versés par l’Église catholique chilienne selon un jugement en appel.

Attente de la décision de justice

Selon le procureur en charge de l’affaire, les magistrats membres de la Chambre doivent se réunir cette semaine pour statuer par le vote. Lancée en 2013, la plainte des victimes a été rejetée une première fois par la justice quatre ans plus tard.

Cité par la presse chilienne, l’avocat des victimes, Juan Pablo Hermosilla, a confirmé que l’affaire en était « au même point qu’avant. Tant qu’un arrêt n’est pas signé par les trois juges et notifié aux parties, le reste peut constituer de bonnes informations, de bonnes données journalistiques, mais c’est tout. Il faut donc attendre l’arrêt. »

Le quotidien concurrent du Mercurio, La Tercera, avait pourtant affirmé dimanche 21 octobre que la Cour d’appel avait statué en faveur de l’indemnisation des victimes. C’est en réaction à ces affirmations que ces dernières avaient publié leur communiqué, se réjouissant de cette décision…
Marie Malzac