mercredi 7 janvier 2015

LE CHILI REFUSE LA MÉDIATION VATICANE SUR SON DIFFÉREND FRONTALIER AVEC LA BOLIVIE

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LE CHANCELIER CHILIEN HERALDO MUÑOZ. PHOTO JJ SULIN PHOTOGRAPHIE INC.
La Bolivie n’a en effet jamais accepté d’avoir dû céder au Chili, en 1883 à l’issue de la Guerre du Pacifique, son unique accès à la mer, constitué aujourd’hui par les régions chiliennes de Tarapaca et Antofagasta, soit 400 km de côtes et 120 000 km2, dont le désert d’Atacama, très riche sur le plan minier.

En 2013, la Bolivie a déposé un recours devant la Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye (Pays-Bas), dont le Chili conteste toutefois la compétence en la matière, estimant qu’elle a été créée après le traité de 1904 ratifiant la cession de territoires entre le Chili et la Bolivie.

DEMANDE D’INFORMATION DU PAPE

Dans un entretien aux médias gouvernementaux, dimanche 4 janvier, le président Evo Morales avait évoqué l’idée d’une méditation du pape François sur ce sujet, rappelant le récent succès de la diplomatie vaticane dans la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba.

Le président bolivien avait alors expliqué que, lors d’une récente rencontre avec le pape argentin, celui-ci lui avait demandé des explications sur le différent boliviano-chilien et qu’il lui avait transmis le Livre bleu qui résume la position historique et juridique en faveur d’un accès souverain à la mer de la Bolivie.

Sortant lundi d’une réunion à la CIJ, le ministre chilien des affaires étrangères a dit tout ignorer d’une éventuelle demande du Saint-Siège.

« LE CHILI N’ACCEPTERA PAS UNE QUELCONQUE MÉDIATION »

« Nous savons tous que la diplomatie vaticane est hautement compétente et très sérieuse », a-t-il reconnu, soulignant que « c’est au Saint-Siège qu’il revient de dire si le Saint-Père a demandé des informations au président bolivien ».

Heraldo Muñoz s’est toutefois montré très réticent à l’idée d’une méditation vaticane. « Le Chili n’a pas accepté dans le passé, n’accepte pas et n’acceptera pas une quelconque médiation sur un sujet qui est absolument bilatéral », a-t-il précisé, insistant sur le fait que son pays « ne peut envisager ni accepter de céder un territoire sous la pression ou la médiation de qui que ce soit, d’autant plus que le cas est porté à La Haye ».


En 1979, le Chili avait déjà accepté une médiation du Saint-Siège dans le conflit qui l’opposait à l’Argentine – le pays du pape François – à propos du canal du Beagle, à l’extrémité de la Terre de feu. La médiation poussée par Jean-Paul II avait abouti au traité d’amitié argentino-chilien signé le 29 novembre 1984 au Vatican.