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LE CHANCELIER CHILIEN HERALDO MUÑOZ. PHOTO JJ SULIN PHOTOGRAPHIE INC. |
En 2013, la Bolivie a déposé un recours devant la Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye (Pays-Bas), dont le Chili conteste toutefois la compétence en la matière, estimant qu’elle a été créée après le traité de 1904 ratifiant la cession de territoires entre le Chili et la Bolivie.
DEMANDE D’INFORMATION DU PAPE
Dans un entretien aux médias gouvernementaux, dimanche 4 janvier, le président Evo Morales avait évoqué l’idée d’une méditation du pape François sur ce sujet, rappelant le récent succès de la diplomatie vaticane dans la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba.
Le président bolivien avait alors expliqué que, lors d’une récente rencontre avec le pape argentin, celui-ci lui avait demandé des explications sur le différent boliviano-chilien et qu’il lui avait transmis le Livre bleu qui résume la position historique et juridique en faveur d’un accès souverain à la mer de la Bolivie.
Sortant lundi d’une réunion à la CIJ, le ministre chilien des affaires étrangères a dit tout ignorer d’une éventuelle demande du Saint-Siège.
« LE CHILI N’ACCEPTERA PAS UNE QUELCONQUE MÉDIATION »
« Nous savons tous que la diplomatie vaticane est hautement compétente et très sérieuse », a-t-il reconnu, soulignant que « c’est au Saint-Siège qu’il revient de dire si le Saint-Père a demandé des informations au président bolivien ».
Heraldo Muñoz s’est toutefois montré très réticent à l’idée d’une méditation vaticane. « Le Chili n’a pas accepté dans le passé, n’accepte pas et n’acceptera pas une quelconque médiation sur un sujet qui est absolument bilatéral », a-t-il précisé, insistant sur le fait que son pays « ne peut envisager ni accepter de céder un territoire sous la pression ou la médiation de qui que ce soit, d’autant plus que le cas est porté à La Haye ».
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SIGNATURE DU TRAITÉ DE PAIX ET D'AMITIÉ ENTRE L'ARGENTINE ET LE CHILI AU VATICAN LE 29 NOVEMBRE 1984, SOUS L'ARBITRAGE DE JEAN PAUL II. PHOTO WIKIPÉDIA |
En 1979, le Chili avait déjà accepté une médiation du Saint-Siège dans le conflit qui l’opposait à l’Argentine – le pays du pape François – à propos du canal du Beagle, à l’extrémité de la Terre de feu. La médiation poussée par Jean-Paul II avait abouti au traité d’amitié argentino-chilien signé le 29 novembre 1984 au Vatican.