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L'enquête sur les deux attentats contre la communauté juive a jusqu'ici évoqué trois thèses: une implication de la Syrie, de l'Iran, ou d'un groupe argentin d'extrême droite.
La piste iranienne est la plus étoffée. La justice argentine a émis en 2006 des mandats d'arrêts internationaux contre des dignitaires du régime iranien, soupçonnés d'être les commanditaires des attentats, dont l'ancien ministre de la Défense Ahmad Vahidi, l'ex-président Ali Rafsandjani (1989-1997) et l'ancien attaché culturel de l'ambassade d'Iran en Argentine, Moshen Rabbani. D'après Nisman, le Hezbollah y était aussi mêlé.
AMIA «MÉMOIRE ILLUSTRÉE» CRISTÓBAL REINOSO (CRIST) |
« Il ne faut pas s'orienter vers la piste syrienne, ni vers la piste locale. Suivre ces pistes pourrait affaiblir l'enquête internationale contre les suspects iraniens», recommandait un télégramme de l'ambassade des Etats-Unis révélé en 2011 par WikiLeaks.
Carlos Telledin, soupçonné d'avoir fourni le véhicule ensuite bourré d'explosifs, et des policiers argentins ont soupçonnés dans l'enquête sur l'attentat de l'AMIA. Ils ont été acquittés lors d'un procès en 2004.
La piste syrienne a également été examinée. Elle accrédite la thèse d'une vengeance de l'Etat présidé alors par Hafez El-Assad, après une décision de Carlos Menem, Argentin d'origine syrienne, de refuser de fournir au régime syrien du matériel militaire, à la suite de pressions des Etats-Unis.
« Souvent, les grands crimes ne sont pas élucidés, comme l'assassinat de Kennedy ou les attentats du 11 septembre », estime le politologue Atilio Boron.