mardi 20 janvier 2015

ARGENTINE/MORT DE NISMAN: LES AUTORITÉS PRIVILÉGIENT LA THÈSE DU SUICIDE

Le procureur était supposé être entendu par des députés concernant l'implication de l'Iran dans l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine (Amia) qui a fait 85 morts le 18 juillet 1994 dans la capitale argentine.

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Selon Nisman, qui avait monté un dossier de 300 pages, la présidente Cristina Kirchner et le ministre des Affaires étrangères Héctor Timerman entre autres auraient "effacé" toutes traces de l'implication iranienne dans cette attaque meurtrière.

Israël a exprimé sa « profonde tristesse» à l'annonce de la mort de Nisman «dans des circonstances tragiques », et a appelé Buenos Aires à «continuer le travail du procureur Nisman (...) pour traduire en justice les responsables de l’attentat»..

Un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères décrit Nisman comme « un juriste courageux et respecté, un combattant pour la justice, qui a travaillé avec une grande détermination pour exposer l'identité des auteurs des attentats terroristes ».

« L'Etat d'Israël espère que les autorités argentines rempliront leur mission et feront leur possible pour traduire les responsables en justice », poursuit le communiqué.

Il devait présenter lundi aux parlementaires des preuves de ses accusations contre Mme Kirchner et M. Timerman coupables d’après lui d’avoir préparé «un plan d’impunité» pour «protéger les fugitifs iraniens».

M. Nisman avait demandé la saisie préventive de leurs biens pour un montant de près de 20 millions d’euros.

S’il y a « impunité » après cette mort, « ce sera un désastre pour nos institutions », a estimé le maire de Buenos Aires et candidat à la présidentielle d’octobre 2015, Mauricio Macri.

L’Iran est soupçonné d’être impliqué dans l’attentat de l’AMIA. La justice argentine réclame l’extradition de huit responsables iraniens, dont l’ancien ministre de la Défense Ahmad Vahidi et l’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, pour les juger.

L’Iran et l’Argentine ont signé en 2013 un mémorandum pour la mise en place d’une commission d’enquête sur l’attentat contre l’AMIA et l’audition à Téhéran des huit suspects. Cet accord est resté lettre morte.

Alberto Nisman, 51 ans, divorcé d’une juge argentine et père de deux filles, avait été nommé en 2004 par le président Nestor Kirchner, époux de Mme Kirchner, mort en 2010. Il vivait sous protection policière. C’est d’ailleurs un de ses gardes du corps qui a donné l’alerte, car le procureur ne répondait pas à ses appels.
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 LE POLITOLOGUE ATILIO BORON 

Pour le politologue Atilio Boron, « la première victime est Nisman, la deuxième, les familles des victimes de l’attentat et la troisième, le gouvernement argentin. Car les médias hégémoniques disent qu’il est pratiquement certain que le gouvernement est derrière (la mort de Nisman) ».

Dans l’affaire de la mutuelle AMIA, l’ancien président argentin Carlos Menem (1989-1999), 84 ans, est également mis en cause, lui aussi pour avoir entravé l’enquête. Il attend depuis trois ans qu’une date soit fixée pour le procès.

Sur les réseaux sociaux, des appels à manifester lundi à 17h00 heure locale (20H00 GMT) se multipliaient.

"Commotion politique"
Le quotidien d'opposition Clarin titrait lundi en Une: « Commotion politique: le procureur Nisman retrouvé mort ».

« La bombe de l'affaire de l'AMIA a explosé une deuxième fois », a réagi le président de la Délégation des associations israélites argentines (DAIA), Julio Schlosser.

L'Iran est soupçonné d'être impliqué dans l'attentat de l'AMIA par la justice argentine, qui réclame l'extradition de huit responsables iraniens, dont l'ancien ministre de la Défense Ahmad Vahidi et l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, pour les juger.

« Un procureur mort avant une présentation devant le Congrès dans une affaire de terrorisme international, c'est d'une extrême gravité », a estimé la députée d'opposition Patricia Bullrich.

Mme Bullrich, consternée, a indiqué avoir parlé samedi avee le magistrat, à trois reprises.

Le procureur argentin affirmait détenir des enregistrements d'écoutes téléphoniques accusant le pouvoir Kirchner et que les autorités argentines avaient ces dernières années cédé à un chantage de la part de l'Iran, faisant miroiter à Buenos Aires de juteux contrats commerciaux.

Il devait présenter lundi aux parlementaires des preuves de ses accusations contre Mme Kirchner et M. Timerman coupables selon lui d'avoir ourdi « un plan d'impunité » pour « protéger les fugitifs iraniens ».

M. Nisman avait demandé la saisie préventive de leurs biens pour un montant de près de 20 millions d'euros.

L'Iran et l'Argentine ont signé en 2013 un mémorandum pour la mise en place d'une commission d'enquête sur l'attentat contre l'AMIA et l'audition à Téhéran des huit suspects. Cet accord est resté lettre morte.

Alberto Nisman, 51 ans, avait été nommé en 2004 par le président Nestor Kirchner, époux de Mme Kirchner.

En janvier 2014, l'Argentine avait accusé Israël de dissimuler des informations sur les attentats antijuifs de 1992 et 1994 après qu'un ancien ambassadeur de l'Etat hébreu en Argentine eut laissé entendre que les responsables des attentats avaient été abattus par les services israéliens.

(i24news avec AFP)