mercredi 27 juin 2018

NICARAGUA: LE POUVOIR ACCUSE L'OPPOSITION DE VOULOIR ROMPRE L'ORDRE CONSTITUTIONNEL


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UNE BARRICADE À MASAYA LE 20 JUIN 2018 SUR LAQUELLE UNE
BANDEROLE A ÉTÉ APPOSÉE ET SUR LAQUELLE ON PEUT LIRE
« ORTEGA, VENDEUR DE LA PATRIE »
PHOTO MARVIN RECINOS
Managua - Le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères a accusé mardi l'opposition de vouloir "rompre l'ordre constitutionnel", via un plan de "déstabilisation sociale" fomenté selon lui par des "intérêts obscurs". 
DENIS RONALDO MONCADA COLINDRES 
Alors que la vague de contestation du pouvoir du président Daniel Ortega a déjà fait plus de 210 morts en deux mois, "il y a au Nicaragua une tentative de déstabilisation sociale de la part de groupes à l'intérieur du pays, appuyés de l'étranger, et desquels se sont rapprochées des bandes de délinquants et de narcotrafiquants" pour engendrer de la violence, a déclaré Denis Moncada.

Le chef de la diplomatie s'exprimait devant les membres du MESENI, un groupe spécial de suivi de la situation créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH). 

DES OBUS DE MORTIER DE FABRICATION ARTISANALE UTILISÉS
PAR LES MANIFESTANTS ANTIGOUVERNEMENTAUX AU
NICARAGUA, À MASAYA, DANS L'OUEST, LE 8 JUIN 2018
PHOTO AFP
Le MESENI est chargé du suivi des recommandations de la CIDH visant à mettre fin au climat de violence inédit qui secoue le Nicaragua depuis le 18 avril. Les manifestants exigent le départ du président Daniel Ortega et de sa femme Rosario Murillo, vice-présidente, accusés de confisquer le pouvoir et brider les libertés. 


UN HOMME TIENT À LA MAIN UN OBUS DE MORTIER ARTISANAL
UTILISÉ PAR LES MANIFESTANTS ANTIGOUVERNEMENTAUX,
À MASAYA, DANS L'OUEST DU NICARAGUA, LE 8 JUIN 2018
PHOTO INTI OCON. AFP
Selon les propos de Denis Moncada, rapportés par le bulletin électronique d'information progouvernemental "Informe Pastran", l'opposition, durant ces deux mois de contestation, a défendu "une rupture de l'ordre constitutionnel en exigeant le départ" du président et la tenue d'élections anticipées dans le but d'aboutir "à un changement par des voies illégitimes". 

Il a assuré cependant que le gouvernement était "disposé à écouter" les demandes de démocratisation émanant de l'opposition, "dans le cadre du respect de la Constitution et des lois". 


UN MANIFESTANT ANTI-GOUVERNEMENTAL SE PRÉPARE
À LANCER UN MORTIER ARTISANAL. REUTERS
PHOTO OSWALDO RIVAS
L'Alliance civique pour la Justice et la Démocratie - une coalition de groupes d'opposition de la société civile - a estimé toutefois lundi que le gouvernement de Daniel Ortega n'avait fait preuve d'aucune "ouverture ni volonté politique" pour discuter de la démocratisation du pays, incluant la tenue d'élections anticipées réclamée par la Conférence épiscopale du Nicaragua (CEN), directement impliquée dans ces pourparlers. 

Selon le ministre des Affaires étrangères, derrière la contestation antigouvernementale, "il y a d'autres intérêts obscurs", qu'il n'a pas détaillés.


DES MANIFESTANTS ANTI-GOUVERNEMENT AU
NICARAGUA, À MASAYA LE 5 JUIN 2018
Il a nié l'existence d'une "politique de répression d'État" au Nicaragua, accusant les manifestants d'avoir tué dix policiers et provoqué des dégâts matériels d'un montant de 7,6 millions de dollars à travers les heurts, incendies et saccages. 



UN MANIFESTANT FAIT FEU AVEC UN MORTIER "FAIT MAISON" 

CONTRE LES FORCES DE L'ORDRE, SAMEDI 

À MASAYA, AU NICARAGUA.  PHOTO ESTEBAN FELIX 
Le gouvernement nicaraguayen a nié toute
 responsabilité dans la violence causée par les groupes paramilitaires, accusés par l'opposition d'agir avec l'appui en sous-main des autorités. 

Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme au Nicaragua se sont inquiétées mardi du bilan en hausse de la violente vague de contestation, qui a déjà fait plus de 210 morts en deux mois. 


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