jeudi 14 juin 2018

AFFAIRE NARUMI : PLUS AUCUNE CHARGE NE PÈSE AU CHILI CONTRE LE PRINCIPAL SUSPECT


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NICOLAS ZEPEDA CONTRERAS ÉTAIT LE PRINCIPAL SUSPECT
DANS LA DISPARITION DE CETTE ÉTUDIANTE JAPONAISE,
EN DÉCEMBRE 2017 À BESANÇON (DOUBS).  
En l’absence de demande d’extradition adressée par la France, la justice chilienne a décidé de laisser libre de ses mouvements son ressortissant Nicolas Zepeda Contreras, suspect du meurtre, à Besançon fin 2016, de cette étudiante japonaise.
LA JEUNE JAPONAISE DISPARUE
L’assassinat de Narumi sera-t-il un crime parfait ?
Il y ressemble de plus en plus. Fin mars, vient-on d’apprendre, le Chili a abandonné toute action judiciaire à l’encontre de Nicolas Zepeda Contreras, principal suspect dans la disparition de cette étudiante japonaise, en décembre 2016 à Besançon (Doubs).

Le jeune homme de 26 ans, qui avait entretenu une relation avec la victime, est soupçonné de l’avoir tuée, puis d’avoir fait disparaître son corps, dissimulé dans une valise, en forêt de Chaux, la seconde plus vaste de France, à cheval sur les départements du Jura et du Doubs.

Dans les semaines qui suivirent la disparition de Narumi, le parquet de Besançon avait indiqué qu’une demande d’extradition serait adressée rapidement au Chili, afin qu’il remette Zepeda à la France. Le Chilien avait en effet réussi à regagner sans encombre son pays, après une visite de courtoisie à Narumi, avait-il prétendu. En novembre dernier encore, Edwige Roux-Morizot, la procureur de Besançon, assurait que la transmission de la demande d’extradition, finalement jamais effectuée jusque-là, était cette fois imminente.

Le Chilien libre de ses mouvements dans son pays

Las, selon nos informations, le document n’a jamais quitté la France. Ce dont a pris acte le Chili. Un an après avoir ouvert une « pré-demande » - dite « mesure de précaution » - dans le cadre de laquelle Zepeda avait été entendu une poignée de minutes seulement à Santiago, les autorités chiliennes ont donc jeté l’éponge.

Désormais, le Chilien est totalement libre de ses mouvements dans son pays, même si un mandat d’arrêt international pèse toujours sur lui, qui l’empêche de voyager à l’étranger. « Au moindre passage de frontière, il risquerait d’être appréhendé », explique une source policière.

Contacté, le parquet de Besançon, avare dans sa communication, n’a pas donné suite. « Des échanges techniques entre les autorités centrales des deux pays ont permis d’identifier un risque de refus d’extradition du Chili en l’état de ce dossier et de la procédure française », justifie par ailleurs une source judiciaire. De fait, sans le corps de Narumi, difficile d’apporter suffisamment d’éléments pour que le Chili accepte d’extrader son ressortissant. Et ce d’autant qu’une telle demande ne peut être déposée qu’une seule fois.

« Au regard du caractère irrévocable d’un refus d’extradition, il a été décidé pour l’instant de ne pas la soumettre, afin de préserver les chances de succès ultérieur », complète cette même source. Pas sûr, toutefois, que le Chili accepte à l’avenir qu’elle puisse être déposée.

En avril et novembre 2016, deux campagnes de fouilles avaient été orchestrées à la frontière entre le Doubs et le Jura pour retrouver les restes de Narumi, les autorités se disant certaines qu’elle est décédée. Les recherches les plus récentes s’appuyaient notamment sur de nouvelles données techniques, lesquelles montraient que Zepeda avait séjourné dans les environs de Dole assez longtemps pour cacher le corps. Elles n’avaient pas plus été couronnées de succès que les premières. 20 tonnes de déchets incinérés émanant des poubelles de Besançon avaient par ailleurs été passées au crible par la police. Un appel à témoin avait été diffusé pour retrouver la valise orange de l’étudiante, possiblement utilisée par son bourreau.