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CESARE BATTISTI, ICI À SÃO PAULO, LE 13 MARS 2015. PHOTO NACHO DOCE |
Italie. L’écrivain a reconnu sa responsabilité dans quatre homicides. Il a déclaré aux juges que la lutte armée avait stoppé l’élan de progrès de 1968.
DÉGUISEMENTS POSSIBLES POUVANT ÊTRE UTILISÉS PAR CESARE BATTISTI PHOTO POLICE FÉDÉRALE BRÉSILIENNE |
Ce dernier a été condamné en 1981 pour les meurtres en 1978 d’Antonio Santoro, un gardien de prison, et, l’année suivante, d’Andrea Campagna, chauffeur pour la police. En 1979, il avait été reconnu complice des assassinats de Lino Sabbadin, boucher, et de Pier Luigi Torreggiani, bijoutier. Le groupe des PAC s’était fait une spécialité de s’en prendre à ce qu’il considérait comme l’appareil répressif, ou aux commerçants qui, comme Sabbadin et Torreggiani, ont blessé par arme à feu au nom de la légitime défense des malfrats lors de hold-up. « Je me rends compte du mal que j’ai fait et je demande pardon aux familles » des victimes, aurait déclaré Battisti au magistrat, qui précise que ces propos ne permettront pas de réduction de peine. Celui qui est devenu auteur de polars en France aurait également fait le bilan des années de plomb, quand, à la suite d’une partie de l’extrême droite, des dizaines de groupes d’extrême gauche basculèrent dans l’action violente. « La lutte armée a jugulé le développement du mouvement de 1968, qui aurait porté un véritable progrès social et politique à la société italienne », aurait déclaré Battisti.
L’élysée avait changé d’attitude en 2002
Après quelques années au Mexique, Battisti s’était établi en France en 1990, où il a bénéficié de la doctrine Mitterrand. Le président français avait, en 1985, offert d’accueillir les militants transalpins qui renonceraient à la lutte armée. Si les différents gouvernements italiens n’ont eu de cesse de réclamer l’extradition d’anciens militants d’extrême gauche, cette politique a contribué à mettre fin aux violences de l’extrême gauche et à la guerre civile larvée qui sévissait. Paris avait changé d’attitude en 2002 en expulsant l’ancien membre des Brigades rouges Paolo Persichetti, poussant Cesare Battisti à fuir vers le Brésil puis, après l’élection de Jair Bolsonaro, vers la Bolivie, d’où il a été expulsé à la mi-janvier à la demande de Rome.
Gaël De Santis
CESARE BATTISTI, PHOTOGRAPHIÉ EN 2012 LORS DE LA PRÉSENTATIOND'UN LIVRE SUR SON EXPÉRIENCE EN PRISON À RIO DE JANEIRO. PHOTO SILVIA IZEQUIERDO |