jeudi 21 mars 2019

DES STADES POUR PARQUER LES OPPOSANTS COMME DANS LE CHILI DE PINOCHET?... CERTAINS Y PENSENT...


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CAPTURE D'ÉCRAN DE L'ÉMISSION « L'INFO DU VRAI »
Des stades pour parquer les opposants comme dans le Chili de Pinochet?.. Certains y pensent...
Le 19 mars, un tweet signé @MauvaisCoton, est partagé près de mille fois. On peut y lire : «Bon. Je viens d’entendre Yves Calvi regretter qu’il n’y ait pas des stades comme au Chili de Pinochet pour parquer les gilets jaunes arrêtés.»
SEPTEMBRE 1973, STADE NATIONAL 
DE SANTIAGO DU CHILI,DU CINÉASTE
FRANÇAIS GÉRARD PONTHIEU.
Ces propos n’ont pas été tenus tels quels par Yves Calvi. Mais l’hypothèse d’une ouverture des stades pour parquer les gilets jaunes a bien été évoquée à plusieurs reprises, lundi et mardi, dans l’Info du vrai.

C’est le journaliste de Marianne, Laurent Valdiguié, invité de l’émission de lundi, qui met le sujet sur la table. Evoquant les interdictions de manifestations, il explique qu’une telle décision impliquerait que tous les manifestants soient interpellés… et poserait donc la question de l’endroit où les mettre. Une réflexion qui explique, selon lui, les réticences du préfet de Paris. «Michel Delpuech [préfet de Paris limogé et remplacé après les manifestations de samedi sur les Champs, ndlr] était plutôt contre l’interdiction de manifester, parce qu’il faudra réouvrir le Stade de France, ou le Parc des Princes.»

Pour étayer son propos, Laurent Valdiguié prend pour exemple la journée du 8 décembre. «Ce jour-là, ils ont interpellé 800 personnes. Pour interpeller 800 personnes, sur une journée à Paris, ça veut dire qu’il faut préparer tous les locaux de garde à vue de tout Paris, et toute la petite couronne.»

Yves Calvi enchaîne alors ainsi : «Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de nous expliquer ? En gros, vous dites que l’on n’est pas capable de faire régner l’ordre dans un pays démocratique. Nous ne sommes pas au Chili dans les années 70, je suis désolé.»

Valdiguié : «Heureusement.»

Calvi : «Bah oui !»

Quelques minutes plus tard dans l’émission, Laurent Valdiguié remet le sujet sur la table, avec toujours le même argumentaire : «La décision d’interdire les rassemblements à Bordeaux, devant le Capitole, à Toulouse et sur les Champs-Elysées, si elle doit être appliquée, ça peut conduire – si 10 000 personnes viennent – à réouvrir le Parc des Princes, le samedi après-midi, pour parquer des contrevenants à l’interdiction de manifester.»

Le retour des stades, le lendemain

Le lendemain, dans l’émission de mardi, alors que l’historien Hervé Le Bras réagit à la proposition de Macron d’interdire certains périmètres lors des manifestations, Calvi revient sur le débat de la veille. En ces termes :

«La question, elle est simple, et elle a été évoquée par nos invités hier. Si, en effet, les périmètres sont franchis, on doit procéder à des arrestations. Et ces gens-là, à un moment, l’acte de police, et des policiers, il consiste à mettre des gens… La seule solution, c’est dans un stade, avec tout ce que sur le plan historique et imaginaire, ça provoque. Après, on pourrait dire qu’aujourd’hui, ils sont prévenus.»