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FIDEL CASTRO DANS UN TANK PRÈS DE PLAYA GIRON DURANT LA BATAILLE DE LA BAIE DES COCHONS, LE 17 AVRIL 1961. PHOTO RAUL CORRALES |
En ce mois d’avril 1961, il y a deux ans que Fidel Castro et ses «barbudos» ont pris le pouvoir à Cuba, y installant un système politique que les Etats-Unis estiment contraire à leurs intérêts. Le 17 avril, vers 1 h 15 du matin, 1500 exilés cubains anticastristes formant la brigade 2506, formés et équipés par la CIA, débarquent sur l’île dans le but d’y installer un gouvernement provisoire qui leur permettrait d’appeler d’autres pays au secours et de mettre un terme à la révolution cubaine.
ARCHIVE «FEUILLE D’AVIS DE LAUSANNE» DU 18 AVRIL 1961 |
«Les barbus résistent, la bataille fait rage dans les marais de la baie des Cochons», titre la Feuille d’Avis de Lausanne du 18 avril. Le problème, c’est que, comme l’écrit René-Oscar Frick dans son éditorial, «ce n’était, depuis des semaines au moins, un secret pour personne, surtout pas pour Fidel Castro, que ses adversaires qui avaient pris le chemin de l’exil se préparaient fiévreusement à revenir en force à Cuba». Alors, même si, selon les chefs de l’insurrection, «de nombreux miliciens de la province ont déjà déserté et le moral des troupes castristes est au plus bas», les insurgés étaient attendus par les troupes de Castro.
Même si «les seules informations dont on dispose émanent soit de source anticastriste, soit de source officielle cubaine», écrit la Feuille, «les bulletins de victoire publiés au cours de la journée d’hier par les différents groupements de réfugiés anticastristes semblent prématurés», croit savoir le quotidien vaudois.
Appui aérien fantôme
On ne saurait mieux dire. En dépit du bombardement, deux jours plus tôt, des bases aériennes cubaines par des avions américains peints aux couleurs cubaines, forces régulières et milices mettent en déroute les opposants à peine débarqués. En trois jours, 118 d’entre eux vont être tués et 1200 faits prisonniers. Ils pourront se sentir trahis: les Etats-Unis leur avaient promis un appui aérien qui ne viendra jamais. D’ailleurs, la diplomatie américaine nie énergiquement toute participation à l’opération, alors que l’URSS entre dans la danse.
Le 18 au matin, le gouvernement soviétique qualifie l’attaque contre Cuba «de défi déclaré à tous les peuples épris de liberté, de dangereuse provocation contre la paix». Il affirme qu’il «n’abandonnera pas le peuple cubain dans le malheur et lui apportera toute l’aide et le soutien nécessaires dans sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance de son pays», écrit l’Agence France-Presse (AFP). Le fiasco de la baie des Cochons sera une douloureuse humiliation pour les Etats-Unis de Kennedy. Et un triomphe pour Castro, qui ne manquera jamais une occasion de célébrer la victoire de la révolution cubaine sur «l’impérialisme yankee». (24 heures)
Même si «les seules informations dont on dispose émanent soit de source anticastriste, soit de source officielle cubaine», écrit la Feuille, «les bulletins de victoire publiés au cours de la journée d’hier par les différents groupements de réfugiés anticastristes semblent prématurés», croit savoir le quotidien vaudois.
Appui aérien fantôme
On ne saurait mieux dire. En dépit du bombardement, deux jours plus tôt, des bases aériennes cubaines par des avions américains peints aux couleurs cubaines, forces régulières et milices mettent en déroute les opposants à peine débarqués. En trois jours, 118 d’entre eux vont être tués et 1200 faits prisonniers. Ils pourront se sentir trahis: les Etats-Unis leur avaient promis un appui aérien qui ne viendra jamais. D’ailleurs, la diplomatie américaine nie énergiquement toute participation à l’opération, alors que l’URSS entre dans la danse.
Le 18 au matin, le gouvernement soviétique qualifie l’attaque contre Cuba «de défi déclaré à tous les peuples épris de liberté, de dangereuse provocation contre la paix». Il affirme qu’il «n’abandonnera pas le peuple cubain dans le malheur et lui apportera toute l’aide et le soutien nécessaires dans sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance de son pays», écrit l’Agence France-Presse (AFP). Le fiasco de la baie des Cochons sera une douloureuse humiliation pour les Etats-Unis de Kennedy. Et un triomphe pour Castro, qui ne manquera jamais une occasion de célébrer la victoire de la révolution cubaine sur «l’impérialisme yankee». (24 heures)
ARCHIVE «FEUILLE D’AVIS DE LAUSANNE» DU 18 AVRIL 1961 |
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