« Le changement (de date) a été fait à la demande de l’avocat de la défense, afin que (son client) puisse disposer de plus de temps pour prendre connaissance des éléments du dossier, étant donné que nombre d’entre eux ont été saisis lors de récentes » perquisitions, a annoncé lundi soir le parquet.
La plupart des preuves qui ont permis d’accuser Mgr Ezzati ont été saisies au cours d’une perquisition à l’archidiocèse de Santiago, l’Église catholique ayant refusé jusqu’à présent de remettre à la justice des documents demandés, en invoquant le respect des victimes.
Prison préventive ?
Ricardo Ezzati, né en Italie, avait été convoqué à l’origine le 21 août par le procureur régional de Rancagua (centre) Emiliano Arias afin de répondre aux accusations de dissimulation des abus sexuels, en plein scandale de pédophilie et d’omerta qui ébranle le clergé chilien.
Ce procureur régional de Rancagua (centre) devra déterminer si ce cardinal a « respecté ou non ses devoirs » de protection des victimes, avait déclaré la semaine dernière ce magistrat.
Mais selon Emiliano Arias, il est peu probable que Mgr Ezzati soit incarcéré, car « la prison préventive est la mesure la plus sévère du code de procédure pénale avant une condamnation » et que le principe de «proportionnalité » s’applique.
« La peine d’un complice doit être inférieure à celle de l’auteur », précise-t-il.
Une église chilienne dans la tourmente
L’église catholique chilienne est en pleine tourmente alors que 158 personnes - évêques, prêtres ou laïcs liés à l’église - sont ou ont été visées par une enquête pour abus sexuels sur des mineurs et des adultes depuis les années 1960.
Pour l’heure, 38 enquêtes, visant 73 personnes, pour abus sexuels présumés sur 104 victimes, dont la majorité était mineure au moment des faits, ont été ouvertes.