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Le président vénézuélien Nicolas Maduro a été la cible d'un attentat commis avec un drone chargé d'explosif, dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 août.
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Le chef d'Etat prononçait un discours en plein air durant lequel il évoquait des questions économiques lors d'une cérémonie militaire à Caracas, retransmise par la télévision d'Etat. Le son a brutalement été coupé, avant que des hauts gradés et son épouse Cilia Flores ne lèvent les yeux au ciel depuis l'estrade. Nicolas Maduro s'est alors interrompu et a lui aussi regardé en direction du ciel.
Les images télévisées ont ensuite montré plusieurs dizaines de militaires qui rompaient les rangs et couraient sur l'avenue Bolivar, où se déroulait la cérémonie. La retransmission a ensuite été arrêtée. Des gardes du corps ont protégé le président Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles, comme le montrent des photos diffusées sur les réseaux sociaux.
#AMPLIACIÓN | El presidente de Venezuela habría sido atacado por un dron, informa la agencia @EFEnoticias. | Imágenes tomadas de televisión. pic.twitter.com/mJfGGD0SF6
— Prensa Libre (@prensa_libre) 4 août 2018
"Il s'agit d'un attentat contre la personne du président Nicolas Maduro", avait rapidement commenté le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. Ce dernier avait ajouté que sept soldats de la Garde nationale bolivarienne ont été blessés et hospitalisés. Le membre du gouvernement avait également précisé que le président et les hauts responsables du gouvernement étaient indemnes.
Une charge explosivea détoné à proximité de l'estrade présidentielle et d'autres charges ont explosé en plusieurs endroits de la parade militaire. Plusieurs images montrent une façade d'immeuble noircie, près de l'endroit où le président vénézuélien avait pris la parole.
Nicolas Maduro a réagi dans une allocution d'une demi-heure. Il a affirmé que les "financiers" de l'attaque commise à Caracas vivent en Floride et il a dit espérer la collaboration de l'administration Trump dans cette affaire. Le dirigeant a également estimé que l'attaque portait le sceau de "l'extrême droite" – expression par laquelle il désigne l'opposition vénézuélienne – et que "tout indique", selon lui, qu'il s'agit d'un complot dont la Colombie serait à l'origine. Cette accusation est "sans fondement", a aussitôt réagi une source gouvernementale de Bogota.
Un groupe rebelle composé de civils et de militaires a ensuite revendiqué l' attentat, selon un communiqué lu samedi soir sur YouTube par Patricia Poleo, une journaliste proche de l'opposition et basée aux Etats-Unis. "Il est contraire à l'honneur militaire de maintenir au gouvernement ceux qui ont oublié la Constitution et ont fait de la fonction publique une manière obscène de s'enrichir", dénonce le texte signé par le "Mouvement national des soldats en chemise".
"Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", poursuit le communiqué. "Peuple du Venezuela, pour que cette lutte émancipatrice soit une réussite, il est nécessaire que nous descendions tous dans la rue, sans retour", ajoute-t-il.
L'attaque manquée ferait partie de l'"Opération phénix", selon le communiqué lu samedi soir par la journaliste. Cette farouche adversaire du gouvernement socialiste vénézuélien s'est limitée à lire ce texte qu'elle affirme avoir reçu de ce groupe rebelle.
Cet attentant marque le premier anniversaire de l'Assemblée constituante du pays.
Eugenie Barbezat avec AFP