mardi 7 août 2018

L’AVOCAT DE LA MILITANTE MAPUCHE EST SCANDALISÉ


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LA REPRÉSENTANTE DU PEUPLE MAPUCHE AUPRÈS DE L’ONU,
FLOR CALFUNAO PAILLALEF, CRAINT D’ÊTRE EMPRISONNÉE
EN CAS DE RENVOI AU CHILI.
PHOTO STEEVE IUNCKER-GOMEZ 
« Ma cliente est incontestablement en danger! Si elle rentre au Chili, elle sera à coup sûr persécutée», affirme Me Nils de Dardel. Cette décision est donc tout simplement scandaleuse!» Le Tribunal fédéral administratif (TAF) a en effet une nouvelle fois refusé l’asile suisse à la représentante du peuple mapuche auprès de l’ONU (notre édition du 20 juillet). 
Flor Calfunao Paillalef est ainsi sommée de rentrer dans son pays. Son avocat dénonce ce verdict: «La discrimination des Mapuches au Chili est avérée. En particulier la communauté de ma cliente, qui est la cible d’attaques violentes, même avec des armes à feu. La Commission interaméricaine des droits humains a du reste reconnu à deux reprises – décisions de 2015 et 2016 – que la famille Paillalef était menacée. Comment la justice suisse peut-elle ne pas tenir compte du droit international établi? C’est vraiment choquant.» Il ajoute: «Bien réelles, les persécutions des Mapuches ont pour but que ces Indiens d’origine quittent leurs terres ancestrales, où ils vivent depuis des siècles.» Pour sa part, Flor Calfunao Paillalef redoute très sérieusement d’être emprisonnée en cas d’expulsion au Chili.

Arrivée en Suisse en 1996, elle a déposé une première demande d’asile en 2008, année où elle a remporté le prix «Femme exilée, femme engagée» de la Ville de Genève. Au-delà de sa propre sécurité, cette militante de 56 ans nous expliquait récemment vouloir surtout rester à Genève pour «continuer à dénoncer la politique d’extermination subie par mon peuple». Le TAF estime du reste que les confrontations entre les Mapuches et les autorités chiliennes vont se poursuivre. Une hausse de la répression étatique et paramilitaire est même établie. Autant de motifs qui incitent Me de Dardel à ne pas baisser la garde: il examine actuellement avec sa cliente la possibilité de recourir à la Cour européenne des droits de l’homme. Flor Calfunao Paillalef a un délai au 18 août pour agir. (TDG)



DESSIN TARDI
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