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DANS LA VISION DE SAMIR AMIN, LA PÉRIPHÉRIE EST BLOQUÉE DANS SON DÉVELOPPEMENT PAR LE SYSTÈME DE L’ÉCHANGE INÉGAL. |
Agé de 87 ans, Samir Amin avait beaucoup écrit sur le droit, la société civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique et dans le monde arabe.
SAMIR AMIN À LA MUMBAI ECONOMY, BUSINESS AND FINANCE À MUMBAI, INDE - LE 19 NOVEMBRE 2008 PHOTO ANSHUMAN POYREKAR |
«La pensée économique contemporaine perd une de ses illustres figures», a affirmé le président sénégalais Macky Sall lundi sur son compte Twitter, présentant ses condoléances «au nom de toute la nation» et saluant un homme qui a «consacré toute sa vie au combat pour la dignité de l’Afrique, à la cause des peuples et aux plus démunis».
Samir Amin a beaucoup écrit sur le droit, la société
civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique et dans le monde arabe. En 1973, il a notamment publié Le Développement inégal: Essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique. En 1997, dans Le Monde diplomatique, il s'en prenait à l'idée d'une économie «pure», qui commençait à s'imposer : «Imagine-t-on une médecine qui voudrait reconstruire le fonctionnement du corps humain à partir des seuls éléments fondamentaux dont il est constitué — les cellules — en ignorant l’existence d’organes comme le coeur ou le foie ? Fort heureusement pour notre santé physique, les médecins n’ont pas fabriqué une médecine "pure".»
COUVERTURE DE L'ESSAI
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Né au Caire en 1931, formé à Paris dans les années 1950, Samir Amin a travaillé de 1957 à 1960 dans l’administration égyptienne du développement économique puis au sein du gouvernement malien, avant d’être nommé professeur aux universités de Poitiers, Dakar et Vincennes, selon le site des éditions de Minuit.
En France, sa mémoire a été saluée par les communistes français : «Les internationalistes que nous sommes se sentent aujourd’hui un peu orphelins», a déclaré Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dans un communiqué. Il a rendu hommage à un «militant des luttes anti-coloniales et pour l’indépendance des peuples du "Tiers Monde"», qui a «contribué à briser le joug des aliénations sous toutes leurs formes».