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Les autorités chiliennes ont perquisitionné, mardi, deux institutions au sein de l’Eglise catholique. Au total, trente-huit enquêtes ont été ouvertes et cinq évêques ont démissionné.
UN ENQUÊTEUR QUITTE LE SIÈGE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE, DANS LE CENTRE DE SANTIAGO, À L’ISSUE DE LA PERQUISITION MENÉE LE 14 AOÛT 2018. PHOTO DRAGOMIR YANKOVIC |
La première perquisition, qui a duré près de quatre heures, s’est déroulée au siège de la Conférence épiscopale, dans le centre de Santiago.
« Nous réunissons et complétons les informations que nous avions déjà reçues, concernant notamment l’identification des victimes qui ont porté plainte pour abus, surtout à connotation et caractère sexuel », a déclaré lors d’une conférence de presse, le procureur Raul Guzman. Ces informations « ont un lien avec les faits de notre enquête, qui peuvent être constitutifs de délits, impliquant ainsi les victimes comme les éventuels accusés », a ajouté le procureur.
Le porte-parole de l’Episcopat chilien, Jaime Coiro, a, par ailleurs, précisé que les informations « avaient été sollicitées antérieurement et avaient été remises en temps voulu par la Conférence épiscopale ». Il a également souligné la « volonté de collaboration », dont avait fait part l’Eglise chilienne, lors d’une récente assemblée extraordinaire, dans les enquêtes, menées par la justice, pour abus sexuels commis par des religieux.
Le silence de l’Eglise chilienne
Par la suite, le procureur Guzman a effectué une deuxième perquisition au siège de la Congrégation des frères maristes, dans la commune de Providencia (centre) de Santiago. L’institution fait l’objet d’une enquête pour abus sexuels commis contre des mineurs, au sein d’écoles administrées par les maristes.
Le Vatican a récemment décrété l’expulsion du mariste Abel Perez, qui avait avoué avoir abusé sexuellement de quatorze mineurs dans deux écoles de l’ordre au Chili, depuis 1970. D’origine espagnole, Perez avait avoué en 2010. Mais les maristes ont attendu sept ans avant de dénoncer les faits aux autorités, après que deux des victimes ont dénoncé les attaques. Le religieux serait actuellement au Pérou.
Par ailleurs, la semaine dernière, la police chilienne a perquisitionné les bureaux de l’évêché militaire, en charge des services religieux de l’armée. Entre juin et juillet, diverses descentes policières ont été ordonnées dans des administrations religieuses de Rancagua et de Santiago.
Pour l’heure, trente-huit enquêtes ont été ouvertes par le parquet pour abus sexuels dans l’Eglise catholique chilienne. Cinq évêques ont renoncé à leurs fonctions et le prêtre Oscar Muñoz, ancien bras droit de l’archevêque Ricardo Ezzati, est en détention provisoire pour abus sur au moins sept mineurs.